Le féminisme enseignant en 2 temps

1. Valoriser les métiers traditionnellement féminins pour atteindre l’égalité de fait.

Au Québec, tous les métiers traditionnellement occupés par des femmes, dont l’enseignement, font face à un manque de reconnaissance de la part d’une partie de la population, des employeurs et du gouvernement. Leur apport à notre société, pourtant essentiel, n’est pas reconnu à sa juste valeur, comme en témoigne leurs conditions de travail.

De leur côté, les métiers traditionnellement masculins jouissent en général d’une plus grande autonomie professionnelle, de meilleurs salaires et de conditions de travail plus décentes.

Rappelons que le premier employeur des enseignantes, des techniciennes en service de garde, des infirmières et des préposées aux bénéficiaires est le gouvernement du Québec. Si ce dernier ne reconnaît à sa juste valeur toutes les professions majoritairement féminines, peut-on s’attendre à ce que les femmes soient valorisées à la même hauteur que les hommes par l’ensemble de la société ? Peut-on s’attendre à ce que les hommes choisissent à leur tour cette profession?

2. Prôner le féminisme intersectionnel pour ne laisser aucune femme derrière.

Le féminisme intersectionnel est un féminisme inclusif qui considère les situations particulières de certaines femmes afin d’atteindre non seulement l’égalité des sexes, mais aussi l’égalité entre toutes les femmes.

Regarder à travers les lunettes de l’intersectionnalité nous permet de discerner des situations où des femmes vivent plusieurs discriminations qui s’entrecroisent et se renforcent mutuellement. L’addition de plusieurs facteurs discriminants cause des préjudices aggravés qui passent souvent sous le radar. En effet, les femmes peuvent également subir d’autres formes de discrimination comme le racisme, le colonialisme, l’homophobie, la transphobie ou la grossophobie qui s’enchevêtrent et s’additionnent au sexisme.

L’objectif du féminisme intersectionnel n’est pas de hiérarchiser les oppressions vécues par les femmes. Il s’agit plutôt d’un cadre d’analyse qui permet de reconnaitre la diversité des expériences et d’adapter les interventions sur le plan individuel et collectif.